Portraits du jour, Angéla et Bernadette

Bernadette

Bernadette et Angéla vivent l’aventure à Avoutokpa depuis maintenant une semaine.

À 15 ans, Angéla sera en seconde à la rentrée prochaine. Elle se destine à travailler dans l’aide à la personne. « Porter les briques, c’est difficile et parfois, il y a des désaccords entre nous… », c’est le constat du jour pour Angéla. Mais comme elle le précise, tout va mieux après. « On discute et on trouve des solutions. Il nous reste encore deux semaines à passer ensemble. Nous devons en profiter».

Ce weekend, nous sommes allés en visite dans la région d’Aného, en bord de mer. Nous avons visité la Maison des Esclaves à Agbodrafo. Angéla fut attristée d’imaginer cette histoire, dans les lieux mêmes où des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants furent « entassés » avant d’être échangés et vendus.

Angéla (à droite) en visite au village avec ses camarades.

Cette histoire nous a été contée sans détour, mais aussi sans jugement. La mémoire collective doit rester vivante pour nous prémunir des abominations du passé. « Je n’ai pas osé descendre dans la cave où étaient entassés les esclaves. J’avais peur de ne plus pouvoir me relever… C’est tellement étroit ».

En classe de terminale à Lomé, Bernadette, a quant à elle osé visiter dans la « cave » et faire le parcours des esclaves sous la maison. Elle a été touchée par les mots de notre guide, mais elle ne réalise pas forcément l’histoire qui s’est écrite dans ces lieux.

Bernadette est une jeune fille pleine de vie. Elle souhaite devenir médecin. Elle est la seule enfant sur une fratrie de six à suivre des études avec l’aide du BNCE.

Visite de la Maison des Esclaves

Ce dimanche après-midi, le prince de Togoville nous a fait l’honneur d’un accueil au cœur de cette ville, ancestrale, à l’origine de la création de la nation togolaise. Il nous a fait l’honneur de raconter l’histoire du Togo. Il a également profité de l’instant pour raconter « l’autre histoire » de son pays; celle que l’on n’enseigne pas à l’école.

« Quand les jeunes Togolais viennent ici, c’est essentiellement pour un pèlerinage catholique ». Rares sont ceux qui y vont pour mieux connaître l’histoire et l’origine de leur culture, de leurs ancêtres.

Le prince nous a rappelé que l’Histoire ne doit pas se résumer à un ensemble de faits du passé… Elle doit nous permettre de construire l’avenir et pour cela, il ne faut jamais oublier d’où l’on vient.

Les deux jeunes filles passent pas mal de temps à discuter, à rigoler, surtout le soir avec le reste du groupe. Bernadette souhaiterait davantage dialoguer avec Angéla. Mais elle ne se sait pas toujours comment l’aborder, notamment pour parler de leurs habitudes, de leurs modes de vie, de leur scolarité…

Angéla, confrontée à certaines difficultés, notamment face aux habitudes alimentaires, s’efforce de s’adapter et de prendre goût aux choses d’ici. Elle en tire un bénéfice certain.

Sa famille lui manque. La distance nous rappelle la force de nos liens, parfois !

Bernadette tient à remercier toutes les personnes qui ont contribué à ce projet… Angéla lui rétorque qu’elle aussi mérite un grand merci pour ce qu’elle fait au quotidien. Alors « nous nous remercions tous », lui répond Bernadette.