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jeudi 21 juillet 2016

Une visite mystérieuse et (presque) imaginaire


Le coeur du village d'Avoutokpa
Dans le village on trouve de belles cases. Mais ce n’est pas tout. Il y a du monde dehors. Les enfants jouent aux billes, au ballon et avec des jouets confectionnés à partir de taules, de roues et de plastiques de récupération.
Les nourrissons sont portés sur le dos de leurs mères, qui jamais ne restent inactives.
Tout le monde sait que nous sommes là. Ils sont nombreux à avoir participé à la préparation du chantier, notamment en dessouchant les dizaines d’arbres, remplacés aujourd’hui par le mur que nous construisons.

Nous y sommes toujours bien accueillis. L’autre soir, en passant, les plus grands nous ont proposé de faire un match de football avec eux. Nous nous sommes équipés et sommes allés les rejoindre aussitôt. Macha et Elvira ont joué également, sans se douter de l’étonnement extraordinaire qu’elles allaient susciter chez les femmes et les jeunes filles du village présentes autour du « stade ».

                                                 
Notre bar officiel.
On est rentré dans le village par le quartier de Tota, en face de la forêt sacrée. L’accès à celle-ci n’est autorisé qu’aux féticheurs.
Ces derniers communiquent avec les morts, organisent des rituels et des sacrifices auxquels seuls les initiés peuvent assister.
En passant devant le cimetière, nos amis togolais nous ont surpris en s’asseyant sur les tombes. Nous n’avons pas cette habitude en France.
Yaovi et Francine nous ont expliqué que dans certaines maisons les tombes étaient même sous les lits dans les chambres «pour que l’on continue à communiquer avec nos ancêtres ».




Nous avons rencontré une productrice d’huile de palme et visité une distillerie de vin de la même plante. Sur la place du marché, une jeune fille nous a appris à fabriquer des cordes avec les feuilles de palmier séchées… On en fait des choses ici avec une même plante !
Elvira, qui expérimente le portage sur la tête







Un peu plus loin, nous avons aperçu une statue de pierre : c’était celle du fétiche Legba, protecteur du village. Franck et Quentin ont voulu la toucher…mais c’était sans compter sur l’attention de Francine et Philippe, qui sont intervenus aussitôt pour les en empêcher.
Trop tard, Quentin avait déjà posé la main dessus.
« Si quelqu’un touche la statue, il risque de tomber malade ». Mais c’est uniquement s’il connaît cette interdiction qu’il prend ce risque.


Alizée, en pause après trois heures de peinture


Le jour même, Quentin est tombé malade… Une forte fièvre ! Mohamed l’a conduit à l’hôpital d’Afagnan pour le soigner en urgence et éliminer les hypothèses les plus graves.
Certains ont dit qu’il n’aurait jamais dû toucher la statue, d’autres ont évoqué un simple hasard, puisque Quentin n’avait pas conscience du risque qu’il prenait.
Qu’on se rassure, Quentin va mieux. Il a repris goût aux blagues et au riz en sauce… Il vaut mieux d’ailleurs, car on en mange beaucoup !

Francine, sur le chemin du village
Pour finir notre visite, nous nous sommes rendus chez un potier. Il venait de terminer des statuettes en hommage à son regretté frère jumeau et son épouse. Gardées près de lui, même quand il voyagera, les statuettes le protègeront. Il les lavera quand il se lavera, les habillera quand il s’habillera… « Ce sont des objets sacrés qu’il faut respecter et qu’on ne peut en aucun cas voler ».

Une visite mystérieuse et (presque) imaginaire.

Francine, Alysée et Elvira


Michel et son tailleur

PS : La valise de Michel n’est toujours pas retournée à son propriétaire. Pas grave, il a trouvé un couturier de qualité qui le rhabille !

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