Le coeur du village d'Avoutokpa |
Dans
le village on trouve de belles cases. Mais ce n’est pas tout. Il y a du monde
dehors. Les enfants jouent aux billes, au ballon et avec des jouets
confectionnés à partir de taules, de roues et de plastiques de récupération.
Les nourrissons
sont portés sur le dos de leurs mères, qui jamais ne restent inactives.
Tout
le monde sait que nous sommes là. Ils sont nombreux à avoir participé à la
préparation du chantier, notamment en dessouchant les dizaines d’arbres,
remplacés aujourd’hui par le mur que nous construisons.
Nous
y sommes toujours bien accueillis. L’autre soir, en passant, les plus grands
nous ont proposé de faire un match de football avec eux. Nous nous sommes
équipés et sommes allés les rejoindre aussitôt. Macha et Elvira ont joué également, sans se douter de l’étonnement extraordinaire qu’elles allaient susciter
chez les femmes et les jeunes filles du village présentes autour du « stade ».
Notre bar officiel. |
On est rentré dans le village par le quartier de Tota, en
face de la forêt sacrée. L’accès à celle-ci n’est autorisé qu’aux féticheurs.
Ces derniers communiquent avec les morts, organisent des
rituels et des sacrifices auxquels seuls les initiés peuvent assister.
En passant devant le cimetière, nos amis togolais nous ont
surpris en s’asseyant sur les tombes. Nous n’avons pas cette habitude en France.
Yaovi et Francine nous ont expliqué que dans certaines
maisons les tombes étaient même sous les lits dans les chambres «pour que l’on
continue à communiquer avec nos ancêtres ».
Nous avons rencontré une productrice d’huile de palme et
visité une distillerie de vin de la même plante. Sur la place du marché, une
jeune fille nous a appris à fabriquer des cordes avec les feuilles de palmier séchées…
On en fait des choses ici avec une même plante !
Un peu plus loin, nous avons aperçu une statue de pierre : c’était celle du fétiche Legba, protecteur du village. Franck et Quentin ont voulu la toucher…mais c’était sans compter sur l’attention de Francine et Philippe, qui sont intervenus aussitôt pour les en empêcher.
Trop tard, Quentin avait déjà posé la main dessus.
« Si quelqu’un touche la statue, il risque de tomber
malade ». Mais c’est uniquement s’il connaît cette interdiction qu’il
prend ce risque.
Le jour même, Quentin est tombé malade… Une forte fièvre !
Mohamed l’a conduit à l’hôpital d’Afagnan pour le soigner en urgence et
éliminer les hypothèses les plus graves.
Certains ont dit qu’il n’aurait jamais dû toucher la
statue, d’autres ont évoqué un simple hasard, puisque Quentin n’avait pas conscience
du risque qu’il prenait.
Qu’on se rassure, Quentin va mieux. Il a repris goût aux
blagues et au riz en sauce… Il vaut mieux d’ailleurs, car on en mange beaucoup !
Francine, sur le chemin du village |
Pour finir notre visite, nous nous sommes rendus chez un
potier. Il venait de terminer des statuettes en hommage à son regretté frère
jumeau et son épouse. Gardées près de lui, même quand il voyagera, les
statuettes le protègeront. Il les lavera quand il se lavera, les habillera
quand il s’habillera… « Ce sont des objets sacrés qu’il faut respecter et qu’on
ne peut en aucun cas voler ».
Une visite mystérieuse et (presque) imaginaire.
Francine, Alysée et Elvira
Michel et son tailleur |
PS :
La valise de Michel n’est toujours pas retournée à son propriétaire. Pas grave,
il a trouvé un couturier de qualité qui le rhabille !
c'était bien sur , Mme qualité ;), en direct de ses vacances ...
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